samedi 26 novembre 2011

Nous deux pour toujours

Il y a une chanson qui fait fureur en ce moment ici, un bon petit zouk... seychellois. On l'entend souvent à la radio (ainsi que sur les portables, comme sonnerie). Cette chanson s'intitule "Nous deux pour toujours", on plus exactement "Nous dé pu touzou". Ça vous dit d'écouter ? La voici !



vendredi 25 novembre 2011

La crèche... bilan !

Alors, pour tous ceux qui me l'ont demandé... Le premier jour du Bibou à la crèche , s'est très bien passé (tout comme les jours suivants, d'ailleurs). A tel point qu'il n'y a pas grand-chose à raconter !

Il n'a pas versé une larme (ni grogné, ni crié) quand nous sommes partis, ni pendant la journée. Les deux éducatrices ont l'air très gentilles, et s'occupent bien de ces petits bouts de chou. Quand son papa va le chercher, il rigole, s'agite, roucoule, tend ses petites mains. Pareil quand j'arrive à la maison.

Bref, rien à signaler, à part qu'il prend apparemment plaisir à faire pipi sur sa "miss" ("maîtresse") quand elle lui change sa couche ; il est rentré deux fois avec un petit pantalon prêté, ayant mouillé le sien.

Au passage, aujourd'hui, le Bibou a fêté ses neuf mois. Comme le temps passe vite !




lundi 21 novembre 2011

Premier jour de crèche

Aujourd'hui, c'est un grand jour pour le Bibou. En effet, c'est son premier jour à la crèche !
Sa grand-mère, qui le gardait jusqu'ici, doit reprendre le travail.

Du coup, ce matin, c'était le branle-bas de combat. On fourre quelques couches dans un sac, son biberon, son lait en poudre. Pendant ce temps, on chauffe de l'eau pour lui donner son bain. Ah ! Vite, faire cuire une pomme de terre à mélanger au pâtisson déjà cuit pour son repas de midi. On choisit ses vêtements (il faut qu'il soit beau, quand même, pour son premier jour), on lui donne son bain...

La crèche en question est tout près de chez nous, à tout juste cinq minutes à pied. Une petite photo devant la grille... comme un premier jour d'école !


Franchement, entre le bébé et les parents, je crois que c'est les parents qui se faisaient le plus de soucis. Il est allé sans problème dans les bras de l'éducatrice, et lorsque nous sommes partis il nous a fait "bye bye" de ses deux petites mains. Je me réjouis de savoir ce soir comment ça se sera passé !

dimanche 13 novembre 2011

Portraits

Je ne recommande pas les séjours dans les hôpitaux mauriciens, mais il faut reconnaître que d'un point de vue sociologique, le dernier a été plutôt intéressant. On se retrouve avec de nombreuses personnes, qui n'ont rien d'autre à faire de leurs journées que discuter avec leurs voisines ; du coup, la salle prend un peu des airs de dortoir de colonie de vacances. Tout le monde finit par se connaître, par savoir pour quelle raison ce bébé ou celui-la a été admis, depuis quand il est là. Il y a un peu de tout : de toutes jeunes femmes, des plus âgées (parfois la grand-mère de l'enfant), des mères douces, d'autres plus rudes, des personnes réservées, d'autres qu'on entend tout le temps. Parmi tout ce petit monde, il y a des gens qui m'ont marquée.

Il y avait...

Une jeune femme avec son gros bébé d'une année. Elle lui donnait plusieurs biberons par jour, du thé, et surtout des tas de biscuits. Le petit n'arrêtait pas de manger. Quand sa maman le changeait, elle le rinçait sous l'eau et remettait une couche propre sans même l'essuyer. Elle ne le séchait pas non plus après lui avoir donné son bain. Peut-être qu'elle n'avait pas de serviette. Tous deux étaient là depuis 15 jours, et la maman commençait à être sérieusement exaspérée par ce séjour forcé. Un soir, le deuxième que j'ai passé là-bas, son mari est venu la chercher et elle est partie pendant plusieurs heures, sans que les infirmières ne s'en rendent compte (on n'en a en principe pas le droit), laissant son bébé seul dans son berceau... avec quelques biscuits.


Il y avait...

Une très gentille jeune femme arrivée quelques heures après moi. Elle était entièrement voilée, et portait un joli vêtement noir brodé de fils dorés ; c'est que c'était un jour de fête, Eid-ul-Adha. Elle a vite découvert ses cheveux comme nous n'étions qu'entre femmes. Toute douce, toute timide, elle m'a tout de suite paru gentille. Son petit avait 13 mois, et avait été admis pour une grosse fièvre, juste comme mon Bibou. Nous avons bien discuté. C'était son premier enfant à elle aussi, et elle avait juste deux ans de plus que moi. Son bébé avait apparemment un appétit d'oiseau, et pour le faire manger, elle lui disait : "Guette lézard là-haut, guette lézard", avant de lui mettre une cuillère de purée dans la bouche. C'est une des seules mamans que j'ai vue être très tendre avec son enfant, à le câliner, lui parler doucement.
J'aurais eu envie de garder contact avec elle, après. Mais je sentais que cela ne se ferait pas. Une petite amitié, une rencontre de passage, sans suite.

Il y avait...

Une petite fille aux traits asiatiques, qui devait avoir moins d'une dizaine d'années. Elle passait vers tous les berceaux et venait s'occuper des bébés, surtout de celui qui était juste à côté de moi, le gros bébé dont la maman s'était "enfuie". Cette petite fille était sourde. Toute souriante, énergique, elle savait très bien se faire comprendre, et lire sur les lèvres nos réponses. Je ne sais pas pourquoi elle était hospitalisée.
A un moment, elle s'est mise à jouer avec une petite peluche que mon chéri avait emmené pour notre Bibou, et qui fait de la musique. Elle la tenait d'une main par la petite ficelle qui sert à l'accrocher au berceau, et de l'autre attrapait l'anneau sur lequel on tire pour lui faire jouer sa petite mélodie. Elle la retournait dans un sens et dans l'autre, et semblait ne pas comprendre pourquoi il y avait deux ficelles. Je lui ai fait signe de tirer sur l'anneau, puis comme elle ne comprenait pas, je l'ai tiré moi-même. Elle, elle a continué à regarder la peluche d'un air perplexe. Ce n'est que là que je me suis rendu compte qu'elle ne pouvait évidemment pas entendre la petite musique.



Il y avait...

Un petit bébé de trois mois, tout seul dans son berceau. Il se chuchotait que sa mère était adolescente et droguée, son père plus jeune encore, et que le petit avait été abandonné. C'était un petit garçon ; il était vraiment minuscule. Il pleurait souvent sans que personne ne le prenne, ne le réconforte, ne lui donne à boire. De temps en temps, les infirmières lui donnaient un biberon ou changeaient sa couche. Si l'infirmière en chef de service n'était pas du genre trop stricte ("Ne le touchez pas, il pourrait attraper une infection !"), c'étaient les mamans des autres petits patients qui s'occupaient de lui, le prenaient dans les bras, le changeaient, et lui donnaient même son bain. Ça me faisait mal au cœur de voir ce tout petit comme ça, si seul, sans parents pour l'aimer, le câliner... J'en avais presque envie de l'adopter.

Il y avait... D'autres bébés et d'autres mamans encore, dont je parlerai peut-être un autre jour. Ce qui est sûr, c'est qu'il y a dans mon cœur et ma mémoire beaucoup de souvenirs de ces deux jours dans la salle 16 de cet hôpital, qui y resteront sans doute longtemps.

jeudi 10 novembre 2011

Mauvais souvenir

Z'avez déjà vu un Bibou raplapla, grognon, et bouillant de fièvre ? Ben je ne vous le conseille pas. C'est plutôt triste à voir.

Notre petit chou s'est réveillé samedi matin avec un peu de fièvre. Qui a bientôt évolué en beaucoup de fièvre. Au point que nous l'avons finalement emmené à l'hôpital (où nous allons plutôt que chez le médecin parce que les soins y sont gratuits, et que c'est tout près de chez nous).

Quelques médicaments et un jour plus tard, les 39.5 de fièvre sont de nouveau là. Et le dimanche d'Eid-Ul-Adha (une fête islamique), il est plutôt difficile de trouver un pédiatre disponible (surtout quand on n'en connait aucun et qu'on n'a guère envie de se retrouver chez n'importe qui). Du coup, re-direction l'hôpital.

Là, les médecins nous disent qu'il vaut mieux le faire admettre. Je n'étais pas vraiment pour, sachant comment cela se passe quand on "reste" à l'hôpital, mais on a tout de même accepté. C'est qu'un Bibou malade, ça fait beaucoup stresser les parents.

Du coup, je me retrouve avec lui dans une grande salle, dans laquelle sont disposés une douzaine de berceaux et presque autant de lits. Dans les berceaux, des bébés. Dans les lits ou jouant dans les allées, des enfants un peu plus grands. A côté des lits et des berceaux, des mamans qui s'occupent de leur petit ou discutent entre elles.

La "salle des femmes enceintes" de l'hôpital


Première étape : prise de sang, puis insertion d'une aiguille dans le bras de mon minus, qui servira à lui administrer ses antibiotiques plus facilement. Le petit chou a beaucoup pleuré, apparemment plus parce qu'il n'appréciait pas qu'on lui maintienne le bras pendant si longtemps que parce qu'il avait mal, heureusement, grâce à la crème analgésique.

Ensuite, c'est le cirque "habituel" qui commence. (j'ai déjà fait deux séjours dans cet hôpital, l'un pendant ma grossesse et l'autre juste avant - et après - l'accouchement). Le Bibou est dans son berceau, les infirmières à leur table. Elles passent trois ou quatre fois par jour pour prendre sa température et lui donner son antibiotique. (On semble adorer les antibiotiques ici, on en donne pour tout et n'importe quoi, même pour la grippe !) Sa température est montée plusieurs fois - j'ai donc demandé un suppositoire. Le matin, les médecins passent l'un après l'autre voir les patients qui leur sont attribués.

"Alors, qu'est-ce qu'il a ?" "De la fièvre. Et on m'a dit qu'il avait une inflammation à la gorge". On écoute sa respiration avec un stéthoscope, on regarde dans sa gorge, et on repart comme on était venu. En disant qu'il faut rester un jour de plus "sous observation", au cas où il ferait des convulsions (je me demande d'ailleurs de quelle observation il s'agit, car les infirmières présentes toute la journées n'observent absolument rien).

Les deux nuits à l'hôpital, je les ai passées sur une espèce de chaise longue à côté du berceau du Bibou. La première nuit, impossible de dormir, entre la lumière qui reste allumée, les bébés qui pleurent (les autres, puis le sien !), le portable de la dame à côté qui sonne à des heures indues, son bébé qui se réveille aux aurores et se met à secouer une boîte pleine de je-ne-sais-quoi : tchac-tchac-tchac !

Après cela, sa fièvre est tombée. On sort. Le lendemain, on remarque qu'il a des tas de petits boutons sur tout le corps. Réaction allergique ? Rougeole ? Un peu inquiets, on retourne à l'hôpital, où le médecin aimerait le refaire admettre, et / ou lui faire une piqûre de pyrithon, un anti-allergique.

Je refuse. On part à la recherche d'un pédiatre, qu'on trouve. Il diagnostique une réaction allergique, probablement à l'antibiotique qui lui a été administré, prescrit un anti-allergique et un autre antibiotique. Un peu rassurés, on peut rentrer chez nous.

Jusqu'à-ce que quelqu'un nous fasse penser à quelque chose : et si c'était une roséole, cette maladie relativement bénigne, qui provoque une forte fièvre pendant quelques jours avant de déclencher une éruption de petits boutons rosés ?

Je pense qu'on ne le saura jamais. Mais l'important, c'est que mon Bibou est de nouveau tout fringant, qu'il s'est remis à ramper à toute vitesse dans notre salon, à rire, bref, que tout cela n'est plus qu'un mauvais souvenir.